Un
budget colossal |
La diagonale des sous
Le Grand Raid, c’est 125 kilomètres de course, 8000 mètres
de dénivelé positif (et autant de négatif !!) et 2200 participants. Mais c’est
aussi un budget de quelques millions de francs que gère un
Comité organisateur de douze personnes aidées par 800 à
1000 bénévoles. Comment ces «fous à l’année»
parviennent-ils à amasser une telle somme ? Explications.
S’il faut être fou pour parcourir la Réunion dans
toute sa longueur, il faut aussi avoir un petit grain pour
se lancer dans l’organisation d’une telle manifestation.
De 550 «raideurs», la «Diagonale des fous» est
aujourd’hui passée à près de 2750 coureurs (en
comptant ceux qui participent au mini et au semi-raid)
qu’il faut nourrir, hydrater et soigner. Quatorze
fourgons, trois camions frigo, une fourgonnette, deux
tout-terrain, des hélicoptères sont nécessaires pour
acheminer les vivres dans les postes de contrôle. Des
vivres qui pèsent… 50 tonnes ! En trois jours, les
coureurs consomment en effet à eux tous pas moins de 22 000
litres d’eau, 13.000 bananes, 5000 yaourts, deux tonnes
de cuisses de poulet, 2500 baguettes, 15.000 assiettes en
carton, entre autres…
Pour financer ces dépenses, les bénévoles ont fait appel
à divers partenariats privés ou publics, une quarantaine
au total rapportant près de 1,5 millions de francs entre
les marchandises et les apports financiers. La grande
distribution ravitaille les «fous» en boissons et denrées,
tandis que le conseil général, la Région et les mairies
de Saint-Denis, Saint-Joseph, Saint-Philippe et du Tampon
apportent leurs subventions.
INVESTISSEMENT FINANCIER ET HUMAIN
Ce budget sert également à payer les frais d’essence, la
location d’hélicoptère, documents de presse, etc. Mais
le sponsoring ne suffirait pas à couvrir l’ensemble de
ces dépenses. La moitié des recettes de l’association
vient des inscriptions qui s’élèvent à 600 F pour les
compétiteurs locaux et à 800 F pour les métropolitains et
étrangers.
«Le problème du budget du Grand Raid, c’est qu’on ne
peut pas vraiment quantifier les offres, précise Fabien
Laroche, vice-président de l’association Grand Raid.
Certains sponsors n’offrent pas d’argent mais des
services comme la réalisation de cartes pour le parcours
des coureurs par exemple. Chaque apport des partenaires,
quand il ne s’agit pas d’argent, ne peut se calculer. Il
s’agit plus d’une estimation. Tout ce qu’on peut dire,
c’est que l’association est à but non-lucratif, nous
n’en retirons aucun bénéfice et il n’y a pas
d’actionnaire. D’ailleurs, les centaines de bénévoles
donnent beaucoup d’eux-mêmes, de leur temps et même de
leur argent pour faire que cette manifestation ait lieu dans
les meilleures conditions. Chaque membre de l’association
reverse chaque année 50 F pour l’adhésion, et ne reçoit
en retour que la cassette de la course, quelques mois après ...».
Pour boucler le budget, l’association a lancé sa
boutique, présente sur le stade de la Redoute à
Saint-Denis tout au long des trois jours. On y trouve des
t-shirts, casquettes, polos, montres, et autres produits dérivés
de la Diagonale des Fous. Ces bénéfices se chiffrent à
quelque 200.000 F pour l’association.
Au terme de leur périple dans la nature réunionnaise, les
concurrents remporteront chacun une médaille, les premiers
étant gratifiés en plus d’une coupe, d’un chèque de 4500 F, un billet d’avion et une inscription à la finale
du Grand Raid en Martinique. «Rien de changé par rapport
aux éditions précédentes, affirme Robert Chicaud, président
de l’association. On a décidé de ne pas suivre la courbe
inflationniste qui consiste à augmenter les lots chaque année».
UN PLUS POUR L’Économie LOCALE
Cet investissement humain, matériel et financier n’est
heureusement pas sans retour. Non seulement il soulage
considérablement les coureurs pendant les trois jours de la
manifestation mais il fait gonfler le chiffre d’affaires
des commerçants réunionnais. La Diagonale des fous gagnant
en notoriété à chaque édition, elle attire d’année en
année davantage de participants et de médias extérieurs.
Dix-huit nations sont ainsi représentés ce week-end et des
équipes de journalistes d’Allemagne, d’Angleterre,
d’Autriche, du Luxembourg…
Ces personnes «extérieures» prolongent généralement la
manifestation sportive par des vacances sur l’île et
apportent par conséquent une manne d’argent aux commerçants
locaux. «Si on ajoute les parents et amis venus les
accompagner, c’est pas moins de mille personnes qui débarquent
à la Réunion la veille d’un Grand Raid, affirme Fabien
Laroche. Ils dépensent environ 10 millions de francs
pendant les dix jours qu’ils passent sur l’île».
Selon une enquête réalisée en octobre 2000 par Synergie
ATM pour l’association Grand Raid, la majorité d’entre
eux a en effet dépensé entre 5000 et 10.000 F. Ils ont réparti
leur budget de manière à peu près similaire : entre 2500
et 7500 F pour le billet d’avion, entre 1000 et 2000 F
pour le logement, entre 1000 et 3000 F pour la location de
voiture et entre 1000 et 3000 F pour les loisirs
(restauration, souvenirs, sports, musées…). 65 % des sondés
sont hébergés dans des établissements payants (hôtels,
maisons d’hôtes, gîtes…) et 72 % louent une voiture
pendant leur séjour.
Dans ces données, il ne faut pas oublier l’image de la Réunion
véhiculée quand ce millier de personnes rentrent dans leur
contrées respectives, attirant ainsi davantage de touristes
vers notre île. Le Grand Raid a donc un impact sur l’économie
de l’île qui vaut aussi bien à court terme qu’à long
terme.
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L'intendance
en chiffres |
- Le nombre de
postes : 21 postes à desservir dont cinq par héliportage.
- Le service médical :
250 personnes au total dont des médecins, des kinésithérapeutes,
70 à 80 élèves infirmières, des podologues, le SAMU,
PGHM…
- Le transport : 20 véhicules
dont 14 fourgons, 3 camions frigo, une fourgonnette, deux
tout-terrain.
20 rotations d’hélicoptère pour approvisionner et débarrasser
les postes inaccessibles par la route. (Dix tonnes acheminées
sur les postes de Kerveguen, Marla, Crête, Roche-Ecrite, Gîte
des Chicots, Piton Fougères)
- Les quantités
de vivres : 22.000 litres d’eau ; 8.500 litres
de boissons gazeuses, 2 tonnes de poulet, 10 000 soupes, 600
kg de pâtes, 650 kg de riz, 13 000 bananes, 750 kg
d’oranges, 450 kg de fruits secs, 12.000 Mars, 15.000
assiettes, 44 500 gobelets, 1 500 sacs poubelle, etc. Au
total, près de 50 tonnes de denrées !
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Le
Grand Raid sur RFO |
Pendant les trois
jours de la manifestation, les journalistes de RFO
couvriront l’événement sous toutes ces facettes.
Chaque journal télévisé, du midi et du soir,
retransmettra le résumé de la journée, avec en bonus une
image forte en début de soirée.
Un peu plus tard, après le film, ce sont encore six minutes
qui reviendront sur les principaux points importants de la
journée. Et ce n’est pas tout, le journaliste Johnny Lérivain
accompagné du cameraman Philippe Hoarau et de Simone
Hillbrandt, stagiaire, préparent également pour le 31
octobre, un documentaire de 26 minutes retraçant les différents
aspects du Grand Raid. On pourra bien sûr y revoir la
course des premiers mais le reportage ne s’arrêtera pas
à l’aspect purement compétitif. «Pour l’ensemble des
participants, le Grand Raid c’est une aventure humaine,
une souffrance.
Nous nous arrêterons donc sur cet aspect de la course,
ainsi que sur les soirées organisées dans les cirques, le
travail de la sécurité et du service médical… Bref,
tous les regards que l’on peut porter sur cette Diagonale
des Fous». |
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à visiter : mon nouveau site sur le Grand Raid, le Marathon des Sables, ...
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