Le coureur du CA Possession a remporté hier matin la 7e
édition du cross du Grand Bénare, établissant même un nouveau record de l'épreuve depuis le changement de
parcours. Un succès acquis dans les descentes...
Quel paradoxe ! Avec ses 1 800 m de dénivelé positif, sa montée vers le Bernica et ses sentiers pentus, le cross du Grand Bénare s'est offert à un très bon descendeur. Jean-Pierre Grondin n'a en effet consolidé son succès que dans les ultimes kilomètres, quand les coureurs font la culbute au niveau de la Glacière. Jusque là, et depuis le départ donné grâce à un pétard du 14 juillet (faute de pistolet), c'est Jean-Pierre Lozange qui avait pris la
poudre d'escampette. Le Bénédictin savait que pour
s'imposer, il devait "creuser l'écart dans les
montées" pour résister à la meute de poursuivants.
"Ils vont trop vite en descente, soufflait
presque admiratif Lozange une fois la ligne franchie.
"Quand il y de la rocaille, des roches volcaniques et
que ça descend comme aujourd'hui, je n'y arrive pas. C'est
comme ça. J'ai craqué parce que je ne pouvais pas les suivre."
VICTOIRE ET RECORD
Jean-Pierre Lozange se souvient qu'il comptait "une
trentaine de secondes d'avance" au point culminant de
la course et s'est vite retrouvé "avec trois minutes
de retard" dès que le profil ne l'a plus avantagé.
"Je suis parti vite parce que je n'avais pas le choix.
Il fallait faire le trou mais l'écart n'était pas assez
conséquent pour être définitif." Car Jean-Philippe
Grondin (le frère de Benoît, l'homme du Piton des Neiges)
n'a jamais lâché prise, même au plus fort de la
domination "lozangienne".
Le Mafatais de la Possession savait que son heure allait
sonner. "Quand Jean-Pierre était loin devant, je me
suis accroché. Je me disais qu'il fallait tenir, tenir,
pour faire la différence plus tard. Je suis d'autant plus
heureux de cette victoire que je ne m'étais pas préparé
à courir ici. J'ai repris l'entraînement il y a deux
semaines et je suis venu au Grand Bénare pour me tester.
Finalement, je réalise un bon temps et je suis très
satisfait."
Juste derrière lui, on retrouve un autre casse-cou,
habitué des efforts montagnards, le Cilaosien du SLAC,
Willy Payet. Lui a tenté de suivre Lozange dans la
première partie de la course, pointé deuxième au Kiosque,
et n'a jamais réellement fléchi. "Au départ, j'avais
de bonnes jambes (sic) mais dans les quatre derniers
kilomètres, j'ai "serré" et j'ai failli tomber
à deux reprises." Willy tenta bien de combler la
différence entre lui et Grondin mais est vite revenu à la
raison. "Le parcours est très difficile et je ne
pouvais pas revenir. Quand je m'en suis rendu compte, j'ai
juste couru pour garder ma deuxième place."
Jean-Philippe Maillot a cru un moment qu'il pourrait monter
sur le podium. Dans la plongée vers le Gîte des Tamarins,
il a, en effet, pris le meilleur sur Lozange mais la
dernière petite remontée vers l'arrivée a sauvé le
Bénédictin. "Heureusement qu'il y avait cette
dernière côte, souligne encore Lozange. Sinon, je ne
serais jamais revenu prendre la troisième place."
Cette 7e édition du cross du Grand Bénare a en tout cas
été à la hauteur des six autres. Grondin a même battu le
record établi l'an dernier par Jerry Perrault
(2h25'26" contre 2h25'54") et a progressé de
presque dix minutes puisqu'il avait couru en 2h34'08"
l'an dernier. Tout ça grâce (en partie) à des superbes
qualités de descendeur...
Hervé Colin - article du
JIR du lundi 17/07/2000 |